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LE 25/09/2025 / Techniques / Choses vues...

Thibault : IUT EGLETONS + Licence Pro TP => COLAS

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Article mis en forme par Richard LONJOU _ Ancien IUT EGLETONS promotion 1990
Septembre  2025
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Je suis issu d’un bac S, spécialité SVT,
obtenu avec la mention Assez Bien au lycée Bernart de Ventadour à Ussel. Comme beaucoup d’élèves de ma génération, j’ai suivi la voie classique de Parcoursup pour formuler mes vœux. Contrairement à certains de mes futurs camarades de promotion je n’avais jamais baigné dans le milieu du BTP et je n'étais pas spécialement passionné… Autant dire que l’IUT d’Égletons n’apparaissait pas dans mes choix initiaux ! Accepté dès le début de l’été en faculté de biologie à Clermont-Ferrand, je n’avais plus la pression du choix et pensais déjà à mon année universitaire 2017/2018.

Mais c’était sans compter sur l’avis de mon grand-père, persuadé que je passerais plus de temps au BDE qu’en amphithéâtre. C’est lui qui m’a poussé à franchir les portes de l’IUT pour déposer une candidature spontanée auprès de Frédéric LAMY et Emmanuel MARIEZ, alors en pleine passation de direction. Surpris de voir un jeune se présenter ainsi, ils ont accepté ma demande et m’ont inscrit dans la prochaine promotion. Me voilà donc sur les bancs de l’IUT département Génie Civil Construction Durable d’Égletons.

S’en est suivie la rentrée 2017. Originaire de Corrèze, je n’étais pas vraiment dépaysé, contrairement à beaucoup de mes camarades venus des quatre coins de la France.





Mon admission à l’IUT était toutefois assortie d’une condition : obtenir la moyenne dès le premier semestre. Sous la tutelle bienveillante – mais vigilante – d’Emmanuel MARIEZ, je me suis lancé dans ma nouvelle vie étudiante. Premier cours magistral, premier choc : « Bases de calcul de structures », assuré par Claude-François CHAZAL. Très vite, j’ai compris que mes connaissances en SVT ne me seraient d’aucune utilité ici… Après quelques rencontres, beaucoup de travail et un peu d’assiduité, j’ai finalement validé mon année, puis obtenu mon diplôme sans encombre.

Durant ces deux années, j’ai eu la chance d’effectuer deux stages en entreprise.
Mon premier stage ouvrier chez Razel-Bec, à Noisy-le-Sec, portait sur la création d’une plateforme de maintenance et de remisage pour le tram T4. Intégré à une petite équipe « réseaux secs », j’ai participé à la pose de coffrages de tranchées et à l’implantation de multitubulaires, travaillant également à proximité de lignes HTA et d’autres réseaux existants. Rapidement, j’ai compris que la pose de réseaux n’est pas si simple qu’elle en a l’air. Ces quatre semaines m’ont permis de toucher du doigt la réalité du chantier, de comprendre les contraintes techniques et logistiques et de développer mes compétences en relation d’équipe et en gestion pratique sur le terrain.




Mon second stage, de mise en responsabilité chez Freyssinet, sur le chantier de reconstruction d’un mur de confortement à Meudon, m’a permis de découvrir la technique du béton projeté par voie sèche et de m’impliquer rapidement dans le suivi du chantier. J’ai particulièrement apprécié le contact direct avec la maîtrise d’œuvre (MOE) et la confiance accordée par mes supérieurs : dès les premiers jours, j’ai pu gérer certaines missions de contrôle, de suivi client et de coordination. Cette immersion m’a permis de mesurer l’importance de l’organisation, de la rigueur et de la communication sur un projet de grande envergure, tout en me confrontant à des responsabilités concrètes. Ces expériences m’ont conforté dans l’idée de poursuivre mon parcours dans le milieu du BTP et, si je ne suis pas devenu un grand passionné de béton (désolé Richard !), j’ai définitivement trouvé ma voie dans les travaux publics.



Après l’obtention de mon DUT, j’ai intégré la Licence Professionnelle Travaux Publics, toujours au sein de l’IUT d’Égletons, en alternance avec Razel-Bec, dans le pôle travaux souterrains des grands travaux sur le chantier de la future gare du RER E à Porte Maillot. Cette année m’a permis d’approfondir mes connaissances théoriques en management, réseaux, terrassement géotechnique, dessin et aspects juridiques, tout en alternant six semaines en cours et six semaines sur le chantier, pour une immersion complète dans le quotidien d’un projet de grande envergure.

Intégré dans l’équipe de terrassement de la « boîte gare », j’ai commencé en tant que manœuvre pendant plus de six mois, avant de progresser vers assistant chef d’équipe, puis chef d’équipe, et enfin assistant conducteur de travaux aux côtés de Pierre Darrehort. Nous avons débuté par les travaux préparatoires de surface, afin de préparer la plateforme avant l’arrivée des travaux spéciaux : pré-traitements de sols, parois moulées, et préparation des différents puits du tracé, dont le puits de lancement du tunnelier.






Ces phases, longues et exigeantes, m’ont permis de développer mes compétences techniques, mon sens de l’organisation et ma capacité à gérer des équipes sur le terrain. Cette année intensive a été déterminante et m’a conduit à décrocher un CDI dans la même entreprise, sur ce même chantier, une belle récompense après une année riche en apprentissages.




Ayant participé presque intégralement au chantier de la gare Porte Maillot sur le projet EOLE pendant près de cinq ans, j’ai pu découvrir la « vie de famille » des travaux en grand déplacement. Dans cette équipe d’une vingtaine de personnes, devenue ma deuxième famille, nous avons réalisé les terrassements de la gare principale avec des engins spécialisés tels que pelles caméléons et pelles à câbles, dans un contexte urbain dense. L’évacuation des déblais, par semi-remorques puis par barges vers le nord de la France, était un défi logistique, effectué en poste long (les fameux 3 x 8). Après la fin des travaux souterrains, j’ai intégré le pôle charpente métallique pour une durée d’un an, découvrant un nouveau métier aux contraintes et spécificités particulières. Nous avons réalisé le système de débutonnage provisoire, la mise en place des butons et appuis définitifs, ainsi que les passerelles et escaliers architecturaux métalliques avec peinture de protection au feu.

Après ces cinq années à Paris, j’ai choisi de revenir en Corrèze natale, pour exercer comme Conducteur de Travaux chez RMCL, filiale locale du groupe COLAS.





L’IUT d’Égletons m’a permis de découvrir un métier qui me passionne désormais : la conduite de travaux. Je ne pourrai jamais être assez reconnaissant envers toutes les personnes qui m’ont ouvert les portes de cet institut et cru en moi, me permettant ainsi de trouver ma voie. Après des années d’études riches en rencontres et apprentissages, je reste profondément lié aux amis que j’ai rencontrés, aux professeurs qui m’ont soutenu, ainsi qu’aux vacataires, ouvriers, chefs et toutes les personnes croisées au fil de ma formation.

L’IUT d’Égletons, et la ville elle-même, resteront pour moi la meilleure école de la vie que moi, mes prédécesseurs et mes successeurs puissions intégrer. L’établissement nous transmet non seulement des connaissances théoriques — qui, avouons-le, ne nous serviront pas toujours directement — mais aussi des enseignements de vie qui laissent une empreinte durable, bien au-delà de la profession. C’est ce savoir-être, cette capacité à se dépasser et à collaborer, qui fait rayonner cette petite ville de Corrèze à l’échelle nationale. Et ça… ça n’a vraiment pas de prix.
 
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Thibault ARRIVE
Conducteur de travaux Chez COLAS / RMCL


 

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